Qu’est-ce qu’un adhésif amélo-dentinaire ?

Biomatériaux d’interfaces, les adhésifs amélo-dentinaires sont une solution idéale pour créer un lien étanche et solide entre les tissus dentaires calcifiés et d’autres biomatériaux indispensables à la restauration dentaire ou à l’assemblage.

En réalité, si l’on exclut les colles dentaires auto-adhésives et les ciments verre-ionomères, l’ensemble des biomatériaux nécessaires à la dentisterie restauratrice et aux prothèses fixées mobilise ces adhésifs. Leur utilisation fait déjà l’objet d’un consensus appuyé par les qualités thérapeutiques, esthétiques et conservatrices qui leur sont conférées. Seule limite : leur efficacité instantanée et sur le long-terme, dépendantes de l’exécution du soin qui requiert une précision de maître. En effet, les adhésifs dentaires sont aussi efficaces qu’ils sont complexes à manipuler. Impossible donc d’y avoir recours sans maîtriser l’ensemble de leurs propriétés.

Mécanismes d’action : un procédé nano-mécanique

Grâce aux monomères qui les composent, les adhésifs dentaires vont irriguer les microrugosités de la dentine et de l’émail. S’en suit la polymérisation au matériau de restauration (un composite dans la majeure partie des cas). Ce mécanisme dépend d’une attaque acide réalisée au préalable ou simultanément sur les deux tissus, qui établit par la suite une jonction mixte entre ces derniers et les biomatériaux. Le procédé résulte de contributions chimiques d’une part, mais aussi physico-chimiques, puisque les produits doivent d’abord mouiller avant de se nicher parfaitement au cœur des microrugosités. À noter que certains monomères agrégés sont capables d’établir des liaisons chimiques primaires, avec le calcium de l’hydroxyapatite par exemple.

Adhésifs dentaires : quels pré-requis et quelle classification ?

Concentrons-nous maintenant sur les qualités essentielles d’un adhésif dentaire. Celui-ci doit cocher l’ensemble de ces cases :
- La biocompatibilité est évidemment de rigueur pour n’entraîner aucune action qui soit nuisible à la santé du patient - pas d’effet toxique ou allergisant.
- L'étanchéité est impérative pour assurer la création d’un joint adhérent solide. Elle doit être immédiate mais aussi pérenne afin d’éviter toute dégradation : colorations, caries, sensibilités…
- La simplicité d’utilisation qui permet une exécution du soin optimale, précise, reproductible et fiable.

Comment choisir ses adhésifs dentaires ? Deux classifications sont possibles lorsqu’il s’agit de les distinguer. Pour y voir plus clair, entrons dans le détail.

La classification générationnelle s’appuie simplement sur la chronologie de fabrication des adhésifs dentaires, des premiers produits commercialisés dans les années 60 jusqu’aux adhésifs modernes dits de 8ème génération. Parce qu’ils présentaient des problèmes d’étanchéité, les adhésifs de 1ère, 2ème et 3ème génération ne sont plus fabriqués aujourd’hui. Tous les autres demeurent accessibles et sont généralement choisis selon les préférences du praticien dentaire. Les adhésifs de 8ème et dernière génération présentent toutefois une particularité : universels, ils peuvent être appliqués via la technique de mordançage total ou de mordançage sélectif/d’auto-mordançage (SAM).

La classification par mécanismes d’adhésion est également adoptée pour se détacher de la sphère historique et se concentrer davantage sur les propriétés des adhésifs dentaires et les étapes qu’ils requièrent. L’on distingue en ce sens :

     1. Les adhésifs MR : cette classe d’adhésifs dentaires induit une étape obligatoire de mordançage (M) à l’acide ortho-phosphorique 35%, suivi d’un rinçage (R) abondant. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils se nomment ainsi. Le chiffre accolé au terme MR désigne quant à lui le nombre d’étapes avant de photopolymériser et d’appliquer le composite (MR2 ou MR3 par exemple). Le point fort des systèmes MR ? La bonne élimination de la boue dentinaire, boostant les propriétés d’adhésion.

    2. Les systèmes auto-mordançants (SAM) : cette classe-ci se caractérise par les propriétés auto-mordançantes de l’adhésif. Là encore, le chiffre indique le nombre d’étapes avant la photopolymérisation et l’application du composite. La force des SAM réside dans la déminéralisation et l’infiltration de l’adhésif qui s’opèrent simultanément. Le front de déminéralisation dentinaire s’avère moins profond. Tout ce qui est déminéralisé se trouve infiltré, ce qui réduit le risque de sensibilités post-opératoires chez le patient. Autre avantage considérable : l’absence de rinçage. Seul bémol, les valeurs d’adhésion à l'émail potentiellement altérées, qui peuvent toutefois être optimisées par une étape supplémentaire de mordançage sélectif à l’acide ortho-phosphorique.

    3. Les adhésifs universels : commercialisés depuis 2011, ils s’apparentent à des adhésifs SAM1 mais peuvent faire l’objet d’un mordançage (total ou sélectif) et ainsi être utilisés comme un MR2. Attention à ne pas les confondre avec la 7ème génération du “tout en un”, car ils répondent en réalité à des critères différents. Le terme “universel” crée ici un paradoxe, car chaque fabricant en possède sa propre définition.
L’universalité des adhésifs dentaires s’en remet généralement aux paramètres suivants :
- Compatibilité avec les techniques de mordançage total et d’auto-mordançage
- Compatibilité avec les restaurations directes et indirectes
- Capacité à se lier à différents substrats
- Possibilité d’être utilisé avec des matériaux dual ou autopolymérisant, sans l’utilisation d’un activateur séparé
- Utilisation comme primaire pour les restaurations indirectes de type céramiques ou alliages métalliques (cela permet théoriquement d’éviter l’étape de silanisation)

Précisons également que très peu d’essais cliniques ont jusqu’à présent évalué la performance des adhésifs universels dans les lésions cervicales non carieuses (LCNCs) et dans les cavités de classe II. Dans les études réalisées, c’est l’utilisation des adhésifs MR qui a présenté le meilleur taux de rétention et le moins de fractures. Le mordançage sélectif pour les adhésifs universels demeurent la technique de référence, le mode MR pouvant être adopté en supplément pour les LCNCs.

Enfin, la plupart des fabricants d’adhésifs dentaires universels affirment qu’ils peuvent être utilisés pour le collage à la dentine et à l’émail d’une part, mais aussi comme primaires adhésifs spécifiques des substrats : la zircone, les métaux nobles et non nobles, les résines composites de laboratoire ou encore les céramiques à base de silice.

A vous de vous approprier les adhésifs dentaires de votre choix et les techniques qui en découlent lors de vos pratiques quotidiennes !

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Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02978655/document

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